11 juillet 2019
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Aurélie Pfauwadel, « Il n’y a pas de normes sexuelles. Il n’y a que des normes sociales » », Genre, sexualité et société, ID : 10.4000/gss.5489
À l’époque de La volonté de savoir, Foucault situait la psychanalyse comme une « science-aveu », pleinement porteuse du projet de constituer une scientia sexualis. Nous tenons, au contraire, que l’originalité de Lacan consiste à soutenir qu’il n’y a pas de savoir sur le sexe, que la sexualité fait trou dans le réel et dans le savoir. L’inconscient et les discours constituent des réponses apportées à ce trou pour suppléer à « l’absence de rapport sexuel » par l’entremise de semblants et de bricolages toujours singuliers. Tout au long de son enseignement, Lacan a cherché à conceptualiser les conditions de possibilité d’un discours et d’une pratique hors normes. Afin de démontrer une certaine compatibilité de la psychanalyse avec les études de genre, un nombre croissant de psychanalystes en passent par Foucault. À l’inverse, cet article se propose de démontrer que la psychanalyse dispose en elle-même des moyens de penser ses conditions de possibilité et d’éviter les écueils normatifs.