14 juillet 2021
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Marie Garrau, « Agentivité ou autonomie ? Pour une théorie critique de la vulnérabilité », Genre, sexualité et société, ID : 10.4000/gss.6794
Alors que les travaux sur la vulnérabilité se sont d’abord focalisés sur l’oubli de la vulnérabilité dans la théorie politique contemporaine, puis sur la construction conceptuelle de la notion et la mise au jour de ses implications normatives, les travaux récents s’interrogent sur les rapports de la vulnérabilité et de l’agentivité, et invitent à interroger l’association courante entre vulnérabilité et passivité. L’idée que nous devrions dépasser cette opposition est sans conteste importante, mais elle peut aussi engendrer un certain nombre de problèmes. En particulier, elle peut conduire à ôter à la catégorie de vulnérabilité la portée critique qui lui était initialement conférée en philosophie comme en sciences sociales. Comment, alors, penser les rapports de la vulnérabilité et de l’agentivité ? En réponse à cette question, ce texte défend une double thèse : d’abord que, pour des raisons théoriques et politiques, nous ne devons ni dissocier, ni associer trop rapidement vulnérabilité et agentivité. La possibilité de construire une conception critique de vulnérabilité dépend en effet de notre capacité à trouver une voie médiane entre ces deux impossibilités. Ensuite, qu’une telle voie médiane peut être trouvée en faisant intervenir, dans la relation entre la vulnérabilité et l’agentivité, un troisième terme : celui d’autonomie relationnelle.