Quand les hommes se font passer pour des garçonnes : de l’agentivité du travestissement en moga dans le Japon de l’entre-deux-guerres

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6 février 2023

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Camille Lenoble, « Quand les hommes se font passer pour des garçonnes : de l’agentivité du travestissement en moga dans le Japon de l’entre-deux-guerres », Genre, sexualité et société, ID : 10.4000/gss.7453


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Le développement des études en sciences sociales sur les questions relatives à la fluidité du genre pose, dans le cas de l’histoire et de l’anthropologie, des interrogations concernant la généalogie des catégories de genre. Dès lors, tout chercheur se heurte à un problème de vocabulaire, dans la mesure où certaines catégories émanent de concepts récents qui ne s’alignent pas sur les catégories de genre et de comportements sexuels du passé. Nous proposons ici d’en effectuer une étude au travers du cas japonais et de sa catégorie « travestissement ». D’une part, la vulgarisation à large échelle des concepts sexologiques durant l’entre-deux-guerres a influé sur la constitution de nouvelles subjectivités. D’autre part, l’émergence de la garçonne au Japon a vu apparaître une féminité qui défiait la hiérarchie entre les sexes, et qui a également eu des conséquences dans la constitution de nouvelles subjectivités auprès d’hommes qui se sont « reconnus » en elle. La garçonne avait une attitude inconvenante et jugée « masculine ». Elle a probablement constitué un modèle de travestissement inédit qui a donné lieu à la création d’une nouvelle identité « travestie », au pouvoir d’agentivité et de subversion plus prononcé que ce que la féminité « traditionnelle » pouvait jusqu’alors offrir aux hommes voulant se faire passer pour des femmes.

The growing interest for gender fluidity in social sciences, and especially in history and anthropology, interrogates the genealogy of gender categories. Therefore, any researcher faces a problem of vocabulary, insofar as certain categories come from recent concepts that do not align with the categories of gender and sexual behavior of the past. However, I suggest here to study gender fluidity through the Japanese case and its category of “cross-dressing”. On the one hand, the widespread popularization of sexual concepts during the 1920s and 1930s had an influence on the constitution of new subjectivities. On the other hand, the emergence of the flapper in Japan certainly prompted the rise of a femininity that challenged the hierarchy between the sexes. But the flapper figure also inspired the constitution of new subjectivities among men who “recognized” themselves in her. With an unseemly attitude that was considered as “masculine”, the flapper probably constituted a new model of cross-dressing that resulted in the creation of a new “transvestite” identity, with a more pronounced agency and power of subversion than “traditional” femininity could offer to men who wanted to pass as women.

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