Coups de pieds en talons hauts : politiques du corps et performancescapes dans les scènes drag et ballroom grecques contemporaines

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6 février 2023

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Natalia Koutsougera et al., « Coups de pieds en talons hauts : politiques du corps et performancescapes dans les scènes drag et ballroom grecques contemporaines », Genre, sexualité et société, ID : 10.4000/gss.7501


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Ces dernières années, dans la Grèce post-crise économique, les violences homophobes, transphobes de même que la haine de l’efféminé et du féminin se sont intensifiées. En parallèle, de nouvelles esthétiques médiatiques, de nouveaux codes visuels et de nouveaux impératifs hyperpolitiques ont émergé, cherchant à redéfinir les pratiques artistiques drag et queer. Dans ce cadre, ces dernières se sont mises à se jouer tout à la fois de la culture populaire nationale, des standards de beauté et de la politique dans une perspective quasi postmoderne et postironique. S’appuyant sur des références locales et internationales, les scènes grecques du drag et du ballroom subvertissent artistiquement les horizons d’attente de leurs publics, à l’aide « d’imaginaires alternatifs et chaotiques du genre » (Davies, 2012) et d’autoréférences populaires et culturelles qui « soulignent la fausseté du naturel » (Van de Port, 2012). Bien souvent, ces appropriations sont perçues comme « en guerre avec la grécité » (Ieropoulos, 2018) et incarnent l’archétype moderne du « déviant » et du blasphème aux yeux d’une société grecque chrétienne orthodoxe. Dans une veine similaire, les vogueur·euses portent des costumes étranges, déformant les images d’une féminité pop et extravagante, et s’adonnent publiquement à des mouvements de danse en talons hauts, dans une logique combative et excessive. Dans ce contexte, nous proposons une analyse des performances espiègles et hasardeuses qui ponctuent les scènes drag et ballroom d’Athènes, afin d’en révéler les configurations politiques et les rhizomes performatifs, qui s’étalent bien au-delà des interprétations et imaginaires de résistance inter et extracommunautaires.

In the last few years, after the economical crisis of 2008, homophobic violence, transphobia and femmephobia intensified in Greece. Simultaneously, new mediaesthetics, hyperpolitical imperatives and visualities emerged and redefined the queer and drag artistry. These constructed realities draw on an almost postmodernist, post-ironic take on of Greek pop culture, beauty standards and politics. Drawing on local and international influences, the Greek drag and ballroom movements artistically subvert the audience expectations with “alternative and chaotic imaginings of gender” (Davies, 2012) and new self-referential pop cultural references that “highlight the fakeness of the natural” (Van de Port, 2012). Very often these appropriations are read as “in war with Greekness” (Ieropoulos, 2018) and embody the archetype of the modern “deviant” and blaspheme in the eyes of the conservative Christian Orthodox Greek society. In a similar vein, modern voguers dress up in awkward costumes, which distort images of extravagant pop femininity, to publicly perform combative and excessive dips in high heels. In this respect, this paper proposes an exploratory analysis of the mischievous and dubious performances of the drag and ballroom scenes in Athens. In so doing, we unveil the political configurations and performative rhizomes that reach beyond inter-communal and extra-communal interpretations and imageries of resistance.

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