Un Grindr plus gentil ?

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26 juin 2023

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Sharif Mowlabocus, « Un Grindr plus gentil ? », Genre, sexualité et société, ID : 10.4000/gss.8245


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La célèbre application de rencontre pour hommes sexuellement intéressés par d’autres hommes Grindr a lancé en 2018 une campagne de communication intitulée Kindr, qui visait à favoriser des échanges en ligne plus inclusifs et plus respectueux. Cette campagne arrive après des années de critiques envers le racisme, la transphobie, la follephobie, la grossophobie et la sérophobie à l’œuvre sur cette application. Si cette campagne a été applaudie par une partie de la presse gay, elle a également suscité des critiques de la part d’internautes qui ont alors eu l’impression que leurs « préférences » et leurs désirs devenaient contrôlés et proscrits par le biais de nouvelles pratiques de censure. L’analyse du discours de la campagne de communication croisée à l’analyse sociotechnique de l’application permet de mettre en évidence une tension entre d’un côté une rhétorique de la « gentillesse » et, de l’autre, les discriminations concrètement permises par le logiciel. Le constat de cette contradiction entre le discours et l’action conduit l’auteur à une analyse de l’« incivilité polie » promue par Grindr, qui substitue la consommation à la citoyenneté sexuelle.

Grindr, the popular social networking app aimed at men who are sexually interested in other men, launched its Kindr campaign in 2018, which was designed to foster a more inclusive and respectful environment for its users. This campaign followed years of criticism regarding the racism, transphobia, femmephobia, body shaming, and HIV-related stigmatism that littered profiles and permeated interactions on the platform. While the Kindr initiative was met with applause from some quarters of the gay press, it also drew criticism from those who felt that their “preferences” and desires were being policed and proscribed via new practices of censorship. Through a close reading of Kindr and an analysis of Grindr’s design features, I explore the central tension the platform sets up between its new discourse of “kindness” and the affordances of its software. Reflecting on these contradictions between discourse and code, and between discourse and action, I suggest that Grindr promotes an ethos of “polite incivility”, an ethos that provides a method for “managing” discrimination and difference, and which forgoes sexual citizenship in favor of sexual consumption.

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