15 juin 2022
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Frédérique Ildefonse, « Ordres et impératif chez les stoïciens et Apollonius Dyscole », Histoire Épistémologie Langage, ID : 10.4000/hel.2219
Alors qu’Aristote rejetait hors logique les énoncés autres que l’énoncé déclaratif, les stoïciens traitent de l’énoncé impératif dans le cadre d’une syntaxe des différents « dits » (λεκτά) : l’ordre se définit par rapport à un προστακτικὸν λεκτόν ou προστακτικὸν πρᾶγμα. Mais le traitement de l’ordre ne se réduit pas à ce qu’un être humain commande à un autre être humain. Chez Épictète la réalité cosmique dans son dynamisme naturel agence de manière ordonnée les différentes réponses que les différents vivants donnent aux ordres que leur adresse la divinité. Apollonius Dyscole inscrit le traitement de l’impératif dans son système de transpositions modales : pour chaque mode, la forme en laquelle il se transpose n’est autre que l’infinitif accompagné du verbe qui signifie la même chose que la flexion modale. Le grammairien rapporte l’impossibilité d’un impératif de première personne à ce qu’il appelle l’indivision de la personne. Le caractère logique de la réflexion stoïcienne sur l’impératif apparaît également dans le témoignage que donne le papyrus 307 d’Herculanum sur les ordres complexes ainsi que dans le lien qu’il permet d’établir avec la question de la détermination.