31 janvier 2024
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Lise Demeyer, « L’image du gringo chez Carlos Fuentes », HispanismeS, ID : 10.4000/hispanismes.10788
Dans ce rapport à l’autre grinçant qu’impose la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, l’Étranger est trop souvent le Mexicain, le Latino, l’Hispano. Mais, si cette fois le Mexicain est « le Même », « l’Autre » devient alors l’Américain, le Yanqui, le Gringo. A son tour, il y est stigmatisé, reniflé, approché, jugé. Le personnage du Gringo, comme on le verra, multiple et récurrent, est intéressant chez Fuentes parce qu’il confronte le Mexicain à un autre, proche et pourtant si différent (l’étude permettra de relever les différences – subjectives - soulevées par Fuentes dans ses récits). Si Carlos Fuentes se penche sur cette figure paradoxale de ce « Gringo », heureux en son pays, mais irrémédiablement étranger ailleurs, c’est que l’écrivain mexicain se plaît à s’interroger sur ce désir d’étrangeté (entre rejet et amour, mystère et connaissance), intensément fictif et universel, réveillé par cette ligne frontière en forme de cicatrice identitaire.