30 janvier 2024
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2270-0765
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Mélanie Sadler, « Juan Bautista Alberdi ou une singulière liberté qui se fait plurielle », HispanismeS, ID : 10.4000/hispanismes.4783
L’historiographie traditionnelle a souvent fait de J.B. Alberdi l’une des figures de proue de l’avènement d’une certaine modernité en Argentine. Le publiciste emploie fréquemment des « singuliers collectifs » comme celui de « liberté » qui se sont forgés dès le XVIIIe siècle afin de partager un langage commun avec les nations qu’il juge « civilisées » et qu’il souhaiterait voir collaborer au « progrès » de l’Argentine. Je me propose de mettre en évidence le fait que, dans ses discours, ce concept recoupe en réalité très souvent les libertés ‒ les prérogatives ‒ d’une catégorie du corps social d’Ancien Régime : les vecinos. En outre, ce concept jouit d’une très grande plasticité sémantique dans ses écrits, ce que nous étudierons. Plus encore, la liberté ne demeure pas dans son abstraction française : elle s’incarne. Elle s’incarne dans le « bon ordre », qui n’est pas sans rappeler le buen gobierno d’Ancien Régime.