30 janvier 2024
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Thion Soriano-Mollá Dolores, « Ombres et lumières du concept de génération. À propos des relations littéraires entre Azorín et Juan Ramón Jiménez (1900-1930) », HispanismeS, ID : 10.4000/hispanismes.6345
À partir de 1897, sous l’influence du positivisme scientifique, le concept de « génération » est utilisé en littérature en Espagne en tant qu’outil d’opposition. À la notion d’âge qui prévaut dans la définition d’une génération s’oppose le partage d’idées, de valeurs et d’esthétiques. Le concept de génération devient ainsi une bannière pour affirmer la différence et un outil historiographique. Azorín le théorise dans ses articles publiés dans ABC (1913) lorsqu’il souhaite s’affirmer en tant que maître face à des écrivains tels que Juan Ramón Jiménez. Malgré ces rapports en apparence hiérarchiques, les deux écrivains entretiennent un dialogue littéraire riche et créatif de 1900 à 1921. Des textes posthumes de Juan Ramón et sa correspondance permettent de faire la lumière sur la subjectivité et les limites de cet outil historiographique qui, cependant, a été un concept fédérateur, et a même stimulé la création littéraire. Nonobstant, la critique académique continue d’en faire un usage quelque peu figé et simpliste.