14 septembre 2021
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Fabien Conord et al., « Les « petits candidats » aux élections présidentielles sous la Ve République, handicap ou atout pour la démocratie ? », Histoire Politique, ID : 10.4000/histoirepolitique.1047
Depuis 1965, les élections présidentielles françaises opposent, à côté des représentants des principaux partis politiques, des compétiteurs aux chances plus réduites, porte-voix de courants minoritaires voire marginaux, mais aussi relais de revendications sociales et/ou territoriales. Ce dossier choisit de porter l’attention sur ces « petits » candidats, dont la définition est ici de nature financière et juridique, en retenant celles et ceux qui ont obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés, seuil de remboursement intégral des frais de campagne. Ces candidats, loin d’être tous des originaux, sont en réalité le plus souvent des militants chevronnés (en dépit parfois de leur jeune âge). Leur campagne électorale s’appuie régulièrement sur une structure partisane ou un réseau d’élus. Ce dernier représente d’ailleurs un point d’appui important voire décisif dans le recueil des parrainages nécessaires à la présentation d’un candidat. En effet, comme le confirment les contributions réunies ici, la politique est un métier, dont l’apprentissage est quelquefois difficile, même si elle ne constitue pas nécessairement une profession – en témoigne le parcours de quelques-uns des « petits » candidats dont l’itinéraire est étudié dans ce dossier. Le financement d’une campagne constitue la seconde difficulté à laquelle doivent faire face des candidats fréquemment dépourvus de moyens. Leurs résultats sont assez variables, oscillant entre 0,07 et 4,74 % des suffrages exprimés. Néanmoins, leur nombre est élevé (55 candidatures au total depuis 1965) et leur présence contribue à colorer le scrutin présidentiel d’une diversité idéologique et sociale plus grande que le paysage médiatique ne le laisse habituellement supposer. Elle repose largement sur l’existence d’un tissu serré d’élus locaux (34 500 communes) et permet d’exprimer toute la variété des cultures politiques françaises. La présence récurrente de « petits » candidats lors du scrutin phare de la Ve République est dans ces conditions un gage évident de vitalité démocratique.