Re-fondations radicales à droite, le spectre de la sécession en Italie et aux États-Unis

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22 novembre 2023

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Lynda Dematteo, « Re-fondations radicales à droite, le spectre de la sécession en Italie et aux États-Unis », Histoire Politique, ID : 10.4000/histoirepolitique.14711


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Les usages que la Ligue et les Oath Keepers ont fait des symboles de fondation de la démocratie en Italie et aux États-Unis méritent d’être examinés. Les similitudes structurales entre la reconstitution du serment de Pontida (Lombardie) par la Ligue en 1990 et celle du serment de Lexington (Massachusetts) par les Oath Keepers en 2009 soulèvent de nombreuses questions. Comment se fait-il que nous retrouvions le même mode opératoire dans deux pays aussi différents que l’Italie et les États-Unis ? Ces reconstitutions dénotent un rapport à l’histoire nationale spécifique, instrumental et antagonique. En proposant une nouvelle interprétation des événements du passé, ces groupes politiques se positionnent hors du sens commun historique pour défendre leur propre projet de re-fondation. La Ligue a poursuivi un projet indépendantiste durant les années 1990 ; les Oath Keepers furent l’une des deux principales organisations incriminées pour l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. Lorsque Donald Trump dénonça une soi-disant « fraude électorale » en exhortant les « patriotes » contre les institutions, il les conforta dans leurs convictions, car ils croient depuis les années 1990 qu’un « État profond » a pris les rênes de leur pays et leur a volé la démocratie. Ils souhaitent revenir à l’Amérique (blanche) des Pères fondateurs. Le motif raciste suffit-il à expliquer ces re-jeux historiques ? Comment interpréter de tels désirs de re-fondation démocratique de la part de la droite radicale ? Au terme de l’analyse, il apparaît que les indépendantistes italiens n’y croient qu’à moitié ; tandis que les « patriotes » américains les prennent très au sérieux.

In this article, we shall explore the varying uses that the Lega and the Oath Keepers have made of the founding symbols of democracy, in Italy and the United States respectively. The structural similarities between the Lega’s 1990 re-enactment of the Pontida Oath (Lombardy) and the Oath Keepers’ 2009 re-enactment of the Lexington Oath (Massachusetts) raise a number of questions. How is it that the same modus operandi can be found in two countries as different as Italy and the United States? These reconstructions reveal a specific, instrumental and antagonistic relationship with national history. By proposing a new interpretation of past events, these political groups position themselves outside the commonly accepted historical framework to defend their own attempts at reconstruction. The Lega pursued a separatist project during the 1990s; the Oath Keepers were one of the two main organizations charged with crimes committed during the January 6, 2021 Capitol riot. When Donald Trump denounced alleged “electoral fraud” and urged “patriots” to take action against federal institutions, he reinforced their long-standing conviction that the “deep State” had taken over their country and stolen democracy. They seek a return to the (white) America of the Founding Fathers. But is racism a sufficient explanation for such historical re-enactments? How are we to interpret such radical right-wing desires for democratic reconstruction? At the time of writing, it appears that Italian independence fighters only half-believe in such desires, while American “patriots” take them very seriously.

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