14 septembre 2021
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David Gallo, « Le serment de fidélité dans la SS. Un prisme de lecture pour écrire l’histoire du national-socialisme », Histoire Politique, ID : 10.4000/histoirepolitique.871
Le présent article se penche sur le rituel du serment de fidélité instauré au sein de la SS (Schutzstaffel) entre 1934 et 1945, l’utilisant comme un prisme de lecture qui permet de mieux comprendre les racines idéologiques du nazisme, certains des rouages du pouvoir au sein du « Troisième Reich », ainsi que certains des aspects de la postérité de celui-ci. Une première partie examine les racines de la pratique du serment, à la croisée de la tradition monarchique et militaire, de la mythopoétique nationaliste à l’origine de l’idée d’une « fidélité germanique », et du répertoire militant de la droite radicale des années 1920. Un second mouvement analyse les fonctions que remplissaient au sein du système national-socialiste le serment de fidélité de la SS et la cérémonie qui l’accompagnait : outil renforçant la cohésion des institutions nazies ; élément de la concurrence polycratique entre elles ; rouage permettant l’exercice d’un pouvoir délivré des limites et médiations normatives ou bureaucratiques caractéristiques du fonctionnement réglé de l’État ; « acte d’institution » permettant au groupe d’imposer à ses membres une identité sociale et d’intérioriser le modèle normatif prescrit par l’institution. Une attention particulière est également apportée aux évolutions du serment entre 1941 et 1945, la militarisation de la SS et l’internationalisation de son recrutement ayant conduit à des accommodements destinés à préserver le consentement d’une troupe de plus en plus hétérogène. Enfin, dans un troisième temps, sont étudiées la place du serment à l’heure de l’effondrement du régime nazi puis de sa postérité.