La médecine comme ars conjectandi

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24 septembre 2020

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Mathieu Corteel, « La médecine comme ars conjectandi », Histoire, médecine et santé, ID : 10.4000/hms.2236


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Résumé Fr En Es

Durant l’Antiquité, la pratique médicale fut conceptualisée sous la forme d’un art stochastique. La méthode de la conjecture (Stochastikê Technê) était en ce temps subjective : le médecin vise la guérison de son patient autour de gestes et de remèdes connus pour déjouer le hasard du pathologique. Dans la visée stochastique, la finalité reste toutefois incertaine. Le risque de l’échec est toujours présent. Il faut pour cela développer une éthique capable de viser juste. Bien avant que la loi des grands nombres de Bernoulli et que le théorème de Bayes ne modélisent mathématiquement la conjecture, il semble que cette dernière se soit constituée de manière intuitive dans l’agir médical. Le jugement conjectural des anciens est-il réductible au calcul ? Bien que sa forme séméiotique nous incite à le penser, l’histoire de la médecine problématise cette hypothèse. Y a-t-il une continuité ou bien une discontinuité historique dans l’art médical de la conjecture ?

In Antiquity, medical practice was conceptualized in the form of stochastic art. The conjectural approach (Stochastikê Technê) was at that time subjective: the physician aimed to cure his patient thanks to the gestures and remedies that were known to circumvent the hazards of the pathology. With the stochastic focus, the endpoint however remains uncertain. Failure is an ever-present threat. And, for that matter, some ethics that can get it right must be developed. Long before Bernoulli’s law of large numbers and Bayes’s theorem could mathematically model conjectures, it seems that the letter had developed intuitively in medical acts. Is the conjectural reasoning of ancient physicians reducible to calculation? Although its semeiotic form may make us think so, this hypothesis is problematized by the history of medicine. Is there any historical continuity or discontinuity in the medical act of conjecture?

Durante la antiguedad, la práctica médica fue conceptualizada bajo la forma de un arte estocástico. El método de la conjetura (Stochastikê Technê) era entonces subjetivo: el médico apuntaba a curar a su paciente en torno a gestos y remedios conocidos por contrarrestar el azar de lo patológico. Sin embargo, en el enfoque estocástico el propósito sigue siendo incierto. El riesgo de fracaso siempre está presente. Esto requiere desarrollar una ética capaz de apuntar con justeza. Mucho antes de que la ley de los grandes números de Bernoulli y el teorema de Bayes modelaran matemáticamente la conjetura, esta última parece haberse formado intuitivamente en la acción médica. ¿El juicio conjetural de los antiguos es reducible al cálculo? Aunque su forma semeiotica nos lleva a responder afirmativamente, la historia de la medicina problematiza esta hipótesis. ¿Hay continuidad o discontinuidad histórica en el arte médico de la conjetura?

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