Les psychiatres brésiliens et la race, entre eugénisme et hygiénisme (1920-1937)

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12 avril 2022

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Aurélia Michel, « Les psychiatres brésiliens et la race, entre eugénisme et hygiénisme (1920-1937) », Histoire, médecine et santé, ID : 10.4000/hms.5288


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Dans la République fondée en 1889, la médecine brésilienne produit plus largement une science de l’homme mobilisée par l’action publique et au-delà, dans la réflexion politique des élites sur l’avenir du pays. Imprégnée des théories raciales, la psychiatrie participe alors à définir les facteurs physiologiques qui pourront forger la nation. Au cours des années 1920, dans les villes de Rio et São Paulo qui connaissent une croissance accélérée, les médecins contribuent à l’élaboration des politiques publiques, développant une approche raciale et psychiatrique de la question sociale, notamment à travers le paradigme de l’hygiène mentale. Cet article examine comment, à la fin de la décennie, une partie de ces psychiatres, sous l’influence des travaux de Juliano Moreira et de ses élèves Arthur Ramos et Ulysses Pernambucano, opère un retournement du paradigme racial, s’engageant dans une psychiatrie attentive aux environnements culturels, socio-économiques et familiaux qui s’oppose à la psychiatrie eugéniste.

In the Republic founded in 1889, Brazilian medicine produced mainly a science of man that was mobilized by public action and, beyond, in the elites’ political reflection on the future of the country. Pervaded with racial theories, psychiatry then participated in determining the physiological factors that could forge the nation. During the 1920s, in the cities of Rio and São Paulo, which were then experiencing accelerated growth, physicians participated in the development of public policies contributing to a racial and psychiatric approach to the social issues, notably through the paradigm of mental hygiene. This article examines how, at the end of the decade, influenced by the work of Juliano Moreira together with Arthur Ramos and Ulysses Pernambucano, his students, some of these psychiatrists reversed the racial paradigm with their commitment to psychiatric practices which cared for cultural, socio-economic and family environments and ran counter to eugenic psychiatry.

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