12 avril 2022
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Élodie Edwards-Grossi, « La psychiatrie de ville après la Grande Migration », Histoire, médecine et santé, ID : 10.4000/hms.5316
Au début du xxe siècle, les théories et les pratiques psychiatriques concernant la prise en charge de la population noire connaissent une transformation graduelle aux États-Unis. Si de grandes institutions hospitalières existaient pour les Noirs dans le Sud depuis les années 1870, les migrants noirs faisaient souvent face à l’absence de prise en charge médicale et psychiatrique dans les villes du Nord où ils affluaient par milliers. Cet article révèle en quoi la clinique Lafargue, fondée dans les années 1940 à New York dans le ghetto noir de Harlem, fait figure de pionnière dans le paysage de la santé publique du pays, car il s’agit de l’une des premières cliniques psychiatriques destinées spécifiquement à l’accueil de patients noirs. En s’appuyant sur la collection d’archives personnelles du fondateur de la clinique, Fredric Wertham, qui sont conservées à la bibliothèque du Congrès, on interroge la manière dont les psychiatres à Harlem rejoignent des enjeux hygiénistes partagés sur tout le continent américain : l’intervention de la psychiatrie dans les débats de société ; le rôle d’expert joué par les psychiatres sur des sujets comme l’urbanisation, la délinquance et la criminalité ; la prise en compte des facteurs sociaux dans les théories psychiatriques.