Les remèdes animaux chez Pline l’Ancien (Rome, ier siècle) : organiser une « plus grande médecine »

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L’Histoire naturelle de Pline l’Ancien, encyclopédie romaine du ier siècle de notre ère, consacre plusieurs volumes à la matière médicale tirée des animaux. Cette pharmacopée organique est toutefois interrogée par l’auteur, qui ne se contente pas d’inventorier des remèdes, mais déploie divers modes de validation ou d’invalidation du savoir qu’il sélectionne et organise selon des enjeux qui lui sont propres. L’argument d’autorité et la puissance divine de la Nature vont de pair avec un respect pour la tradition dans un effet de valorisation. À l’inverse, l’attribution du savoir aux « mages » sert à disqualifier certains remèdes animaux, jugés inefficaces, voire merveilleux. La structure des « fiches » que consacre Pline à certaines espèces animales permet également d’observer que les listes de remèdes construisent une gradation dans la sensibilité à l’égard des modes de consommation du corps animal.

The Natural History by Pliny the Elder, a Roman encyclopedia from the first century AD, devotes several volumes to medical material derived from animals. However, this organic pharmacopoeia is questioned by the author, who is not content to simply list remedies, but deploys various modes of validating or invalidating knowledge, which he selects and organizes according to his own particular interests. The argument of authority and Nature’s divine power go hand in hand with a respect for tradition in a valuation effect. Conversely, attributing knowledge to the “magi” serves to disqualify certain animal remedies, which are deemed to be ineffective, or even miraculous. The structure of the “cards” that Pliny devotes to certain animal species also allows us to observe that the lists of remedies build a gradation in sensitivity towards the ways in which the animal body is consumed.