13 mai 2022
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Lise Guiot, « L’adaptation impossible ? Le devenir du bunraku sur la scène occidentale », Horizons/Théâtre, ID : 10.4000/ht.3185
Le bunraku, impossibilité d’une adaptation ou devenir dramaturgique sur la scène occidentale : les compagnies Houdart-Heuclin et Marionetteatern de Michael Meschke. Évoquer le devenir dramaturgique du bunraku sur la scène – entendu comme « réinvention permanente de la scène » – demande une courte étude de la réalité de la pratique japonaise du bunraku, art à son apogée à l’époque d’Edo. On constate aujourd’hui une certaine désémantisation du terme japonais bunraku. Dans quelle mesure la rencontre des compagnies française Houdart-Heuclin et suédoise de Michael Meschke avec le bunraku leur a permis de réinventer une écriture dramaturgique ? En 1972, la compagnie Houdart-Heuclin s’inspire du bunraku dans L’Arlequin poli par l’amour de Marivaux. Elle ne cherchait pas à imiter, mais a accentué la cruauté masquée de l’écriture marivaldienne. Grâce au grand spécialiste des rôles féminins, Minosuke Yoshida, invité à Stockholm, Michael Meschke crée Antigone de Sophocle en 1977 au Marionetteatern. Que ce soient la fabrication, la manipulation, la scénographie, l’interprétation du texte par des récitants, deux systèmes culturels se rencontrent. Peut-on parler d’adaptation, de transposition ? D’un genre majeur du théâtre classique japonais à l’Autre scène occidentale, comment ces hommes et femmes de théâtre se sont-ils approprié cet art complexe, texte dramatique, art vocal et musical sublimés par la vie intense des marionnettes ?