27 janvier 2022
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Caroline Renouard, « L’image composite de L’Anglaise et le Duc », Hybrid, ID : 10.4000/hybrid.1287
L’Anglaise et le Duc (2001) est un film atypique par sa dualité au sein de l’unité, qui résulte notamment de l’incrustation numérique d’acteurs réels dans des décors picturaux. Éric Rohmer, en ayant recours à un dispositif technique aussi visible et à des effets aussi invraisemblables, a paradoxalement souhaité produire une impression de vérité auprès du spectateur. L’Anglaise et le Duc est un film sur les perspectives et les mises à distance : celles au cœur de la création de la mise en scène et de l’image composite, celles de l’héroïne, qui ne peut interagir avec son environnement et celles du spectateur, déconcerté par l’ambiguïté de l’artifice cinématographique, puisque des effets de réel sont présents sans qu’il y ait d’illusion vraisemblable. En le faisant assister au spectacle d’une histoire dans l’Histoire, Rohmer invite le spectateur à observer entre les différentes couches d’images et de mémoire qui composent ce film-palimpseste, qui fait apparaître en filigrane les (dés)illusions du passé et du présent.