Les diplomaties culturelles de la RFA et de la France face à la guerre froide : quel progressisme pour les politiques culturelles extérieures ?

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4 juillet 2012

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Résumé Fr De

Doctorante en 4e année sous la direction de J. Vaillant à l’université Lille 3, je travaille sur les politiques culturelles extérieures de la RFA et de la France au Brésil (1961-1973). Ma recherche vise à comparer la manière dont ces deux pays européens ont projeté au Brésil une image de soi et une compréhension de leur culture alors en pleine mutation. La période choisie embrasse en effet, du côté français, une tendance au déclin due à la déconfiture de 1940 et à la perte de l’Empire colonial, que la diplomatie culturelle tente de contrebalancer en promouvant la langue et la culture françaises à l’étranger. Du côté allemand, elle correspond à une période de mutation non moins décisive, au cours de laquelle la RFA, malgré le handicap de la division allemande, quitte peu à peu son statut de vaincu pour reprendre une place importante sur la scène internationale tant par son miracle économique que par la consolidation de sa culture démocratique. L’Amérique latine, quant à elle, acquiert un rôle essentiel à l’époque : suite à la Révolution cubaine de 1959, elle devient l’un des enjeux de la guerre froide. Les pays européens marquent un intérêt croissant pour le sous-continent, intérêt motivé à la fois par le souci de préserver le statu quo politique et celui de s’assurer des marchés dans un espace commercial en pleine expansion. Dans ce contexte, les diplomaties culturelles française et ouest-allemande acquièrent une fonction instrumentale – protéger et approfondir les relations avec l’Amérique latine – que contestent les cercles culturels dits « progressistes », qui plaident quant à eux pour des échanges culturels transnationaux affranchis des enjeux diplomatiques.Je propose donc une communication axée sur cette contradiction immanente aux diplomaties culturelles des années 1960, entre subordination à la Realpolitik et exigence d’autonomie. Dans mon exposé, je traiterai de ce double aspect de manière comparative, la problématique s’étant posée de façon très différente en RFA et en France. Du côté ouest-allemand, la politique culturelle extérieure a connu autour des années 1969-1971 une sorte de révolution copernicienne, par l’inversion des termes de l’échange culturel (introduction du principe de réciprocité, l’élargissement du concept de culture, etc.). Ceci peut laisser croire que la diplomatie culturelle fédérale a été beaucoup plus perméable que celle de la France aux évolutions de son temps. Mais peut-on véritablement parler de l’introduction d’une « diplomatie culturelle progressiste » ? Qu’en a-t-il été de sa mise en pratique dans un pays marqué par la dictature, comme au Brésil ? Les enjeux de la guerre froide ont-ils pu rester écartés des échanges culturels ?

Ich bin Doktorandin unter der Betreuung von Herrn Prof. Dr. Vaillant an der Universität Lille. Mein Forschungsthema gilt den auswärtigen Kulturpolitiken der BRD und Frankreichs von 1961 bis 1973 am Beispiel Brasiliens. Ich vergleiche nämlich die deutsche und die französische Art der Selbstdarstellung im Ausland, zu einer Zeit, wo das kulturelle Leben in beiden Ländern im raschen Wandel begriffen war. Frankreich erlebte im Zuge der Niederlage von 1940 und des Verlustes seiner Kolonialmacht eine Krise des politischen Prestiges. Diesen Prestigeverfall sollte die auswärtige Kulturpolitik zu kompensieren helfen, indem die Verbreitung der französischen Sprache und Kultur im Ausland unterstützt wurde. Auf deutscher Seite war der Zeitraum 1961-1973 nicht weniger entscheidend, denn trotz der deutschen Teilung und der noch unvollkommenen Staatssouveränität überwand damals die BRD den Status des Besiegten. Sie erlang auf internationaler Ebene eine wichtige Stellung sowohl durch ihr „Wirtschaftswunder“ wie durch die Vertiefung ihrer Demokratie. Zu jener Zeit wurde auch Lateinamerika eine Schlüsselrolle zu Teil, denn seit der Kubarevolution vom Jahre 1959 war der Subkontinent ein neues Feld des Ost-West-Konfliktes geworden. Die westlichen Regierungen widmeten ihm ein wachsendes Interesse, weil sie am politischen Status Quo festhalten und in diesem wachsenden Wirtschaftsraum neue Märkte erringen wollten. In diesem Zusammenhang erhielten die deutsche und französische Kulturdiplomatien eine instrumentelle Funktion: die Beziehungen zu Lateinamerika zu schützen und zu vertiefen. Aber gegen diese Funktion protestierten „progressive“ Kulturkreise, die ihrerseits für transnationale Kulturaustausche jenseits der diplomatischen Fragestellungen plädierten: vor allem Künstler, aber auch Leiter von Kulturinstituten.In meinem Vortrag werde ich den Widerspruch zwischen diplomatischer Funktion und Anspruch auf Autonomie der auswärtigen Kulturpolitik besprechen. Dieser Frage möchte ich komparativ nachgehen, denn sie hat sich auf deutscher und französischer Seite unterschiedlich entwickelt. Die westdeutsche Kulturdiplomatie hat nämlich um die Jahre 1969-1971 eine Art Kopernikanische Revolution erlebt, und zwar durch die Infragestellung der vormaligen Selbstdarstellung durch neue Prinzipien – Gegenseitigkeit des Kulturaustauschs, Erweiterung des Kulturbegriffs. Die westdeutsche Kulturdiplomatie scheint in diesem Sinne den Veränderungen der Zeit viel offener gewesen zu sein als die französische, die in der Regel relativ klassisch blieb. Die Haltung der deutschen und französischen Kulturinstitutsleiter gegenüber dem brasilianischen Militärregime war auch unterschiedlich. Und dennoch: kann von einer „progressiven“ westdeutschen Kulturdiplomatie gesprochen werden? Wie hat sie sich im schwierigen kulturellen Klima der Zensur und der Repression behaupten können? Konnten die diplomatischen Prioritäten des Kalten Krieges wirklich aus dem Spiel gelassen und Kultur als autonomes Feld betrieben werden?

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