“Life on the Margin: From Denial to Invisibility”. Translated from the French by Florence Bury

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27 octobre 2023

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Edogué Ntang Jean-Louis, « “Life on the Margin: From Denial to Invisibility”. Translated from the French by Florence Bury », ILCEA, ID : 10.4000/ilcea.16312


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Résumé En Fr

On the Mediterranean coast of Morocco, the cities and ports of Ceuta (facing Gibraltar) and Melilla (more to the East) belong to Spain and are therefore part of the European Union, which explains the attraction they exert on migrants who want to get into continental Europe without risking their lives in hazardous crossings of the Mediterranean. Historically sub-Saharan migrants who found a way to illegally enter these portions of Spanish territory could indeed hope for an eventual transfer to continental Spain. Today, with few exceptions, the chances of being thus transported to Europe are thin: Spain mostly sends back to Morocco the rare adventurers who can get into Ceuta or Melilla at ever greater risks of injury or drowning. This chapter is the result of a personal experience as a migrant in the Belyounech forest, where I was part of the ethnolinguistic diverse communities of migrants settled in the Belyounech forest between 2005 and 2010, and subsequently in France where personal and collective situations of wandering, confinement in detention centers, and suffocation continued to be part of my personal experience, while I closely followed and analyzed the developments of the migrant condition in Morocco. In this chapter I want to show how the war on migrants in the Moroccan migratory space (that European and Moroccan policies only view as a transit zone on the way to Europe) fosters chaos, and blocks the authorities from imagining a mobility policy. Ever since the laws governing the immigration and residency of foreigners started to multiply and further complicate the conditions for access to the European Union, the modalities of granting visas and the methods of identifying applicants have evolved accordingly, while the chances have diminished of slipping through the net of files on people who have entered or resided illegally in Europe (Mattelart, 2008). This is how human beings get stuck in a bottleneck at the gates of Europe.

Sur la côte méditerranéenne du Maroc, les villes et les ports de Ceuta (face à Gibraltar) et Melilla (plus à l’est) appartiennent à l’Espagne et font donc partie de l’Union européenne, ce qui explique l’attrait qu’ils exercent sur les migrants qui veulent se rendre en Europe continentale sans risquer leur vie dans des traversées périlleuses de la Méditerranée. Historiquement, les migrants subsahariens qui trouvaient le moyen d’entrer illégalement dans ces portions du territoire espagnol pouvaient en effet espérer un éventuel transfert vers l’Espagne continentale. Aujourd’hui, à quelques exceptions près, les chances d’être ainsi transporté en Europe sont minces : l’Espagne renvoie le plus souvent au Maroc les rares aventuriers qui parviennent à entrer à Ceuta ou Melilla au prix de risques toujours plus grands de blessures ou de noyade. Ce chapitre est le résultat d’une expérience personnelle d’observation participante en tant que migrant dans la forêt de Belyounech, où j’ai fait partie des communautés ethnolinguistiques diverses de migrants installés dans la forêt de Belyounech entre 2005 et 2010. L’expérience migratoire s’est poursuivie en France à partir de 2010 jusqu’en 2022 et mon arrivée au Canada comme doctorant. J’ai donc vécu des situations personnelles et collectives d’errance, d’enfermement dans des centres de rétention, d’étouffement, tout en suivant de près l’évolution de la condition des migrants au Maroc. Ce chapitre rend compte de la manière dont la guerre aux migrants s’opère dans l’espace migratoire marocain (que les politiques européennes et marocaines ne considèrent que comme une zone de transit vers l’Europe), favorise le chaos et empêche les autorités d’imaginer une politique de mobilité. Depuis que les lois régissant l’immigration et le séjour des étrangers ont commencé à se multiplier et à compliquer davantage les conditions d’accès à l’Union européenne, les modalités d’octroi des visas et les méthodes d’identification des demandeurs ont évolué en conséquence, tandis que les chances de passer entre les mailles du filet des fichiers de personnes entrées ou résidant illégalement en Europe ont diminué (Mattelart, 2008). C’est ainsi que des êtres humains se retrouvent coincés dans un goulot d’étranglement aux portes de l’Europe.

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