Itinéraires de l’indicible : la maison comme opérateur de conversion dans l’œuvre de Mauricio Rosencof

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8 novembre 2023

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Jordana Maisian, « Itinéraires de l’indicible : la maison comme opérateur de conversion dans l’œuvre de Mauricio Rosencof », ILCEA, ID : 10.4000/ilcea.17964


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Résumé Fr Es En

Emprisonné pendant la dictature militaire en Uruguay, Mauricio Rosencof interroge depuis l’enfermement sa trajectoire familiale marquée par les pogroms, puis la Shoah. On pourrait y voir la tentative de désamorcer une fatalité jetant sans cesse l’individu dans un dehors qui paradoxalement l’enferme. Comment déjouer le piège d’une expérience ancienne qui résonne dans une expérience actuelle ? Je fais l’hypothèse que l’enfermé façonne, par le biais d’une écriture mentale, un espace domestique permettant l’avènement du dire. Car la maison, puis le texte conçu comme une maison, peuvent venir au secours de l’expression. Les structures spatiales que l’écrivain explore percutent l’architecture du texte, lui-même devenant intérieur qui se déploie et rend possible le déplacement, non de l’individu dans un collectif, mais d’un singulier-universel. Ces topologies activent ce que j’appellerai la fonction-mémoire : faute de pouvoir dire, héberger un indicible qui, hélas, le restera, non sans reconfigurer son contexte. J’essayerai de montrer que la maison est un opérateur de conversion qui relaie cet indicible pour en faire de l’irreprésentable, et qui précipitera le remplacement des formes dramatiques par des formes romanesques.

Encarcelado durante la dictadura militar en Uruguay, Mauricio Rosencof interroga desde el encierro su trayectoria familiar marcada por los pogroms, luego el Holocausto, como intentando desactivar una fatalidad que expulsa al individuo hacia un afuera que paradójicamente lo encierra. ¿Cómo burlar la trampa de una experiencia antigua que resuena en una experiencia actual? El encerrado —es mi hipótesis— proyecta, mediante la escritura mental, un espacio doméstico que permita el advenimiento de la palabra. Porque la casa, luego el texto construido como una casa, pueden facilitar la expresión. Las estructuras espaciales que el escritor explora percuten la arquitectura del texto, interior que se despliega y hace posible el desplazamiento, no del individuo en una colectividad, sino de un singular-universal. Estas topologías activan lo que podríamos llamar función-memoria: alojar lo indecible para que no deje de serlo, pero de tal manera que reconfigure el contexto. Intentaré demostrar que la casa es un operador de conversión que alberga lo indecible hasta hacerlo irrepresentable, y que precipitará la substitución de las formas dramáticas por formas noveladas.

Imprisoned during the military dictatorship in Uruguay, Mauricio Rosencof interrogates from confinement his family trajectory marked by pogroms, then the Shoah. One could see there the attempt to defuse a fatality constantly throwing the individual into an outside that paradoxically locks him in. How can we overcome the trap of an ancient experience that resonates in a current experience? I make the hypothesis that the locked‑up, through a mental writing, shapes a domestic space allowing the advent of the saying. Because the house, then the text conceived as a house, can come to the rescue of expression. The spatial structures that the writer explores collide with the architecture of the text, itself becoming an interior that unfolds and makes possible the displacement, not of the individual in a collective, but of a singular-universal. These topologies activate what I would call the memory-function: failing to be able to say, to host an unspeakable which, alas, will remain so, not without reconfiguring its context. I will try to show that the house is a conversion operator who relays this unspeakable to make it irrepresentable, and who will precipitate the replacement of dramatic forms by romanesque ones.

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