30 janvier 2024
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Andrei Kostin, « The Story at the Point of a Crayon: Outlines for the Comparative and Historical Study of Narrative in Colouring Books », ILCEA, ID : 10.4000/ilcea.19309
A‑t‑on besoin d’une narration pour le coloriage ? Une série de cas historiques et contemporains démontre qu’il existe une tendance à utiliser le storytelling dans la conception des livres de coloriage, une pratique commune aux traditions européennes, voire européanisées, malgré des différences historiquement, géographiquement et culturellement distinctes. En même temps, des preuves provenant de différentes sources (stratégies commerciales des auteurs et éditeurs, commentaires des utilisateurs de commerce électronique, une collection de livres de coloriage coloriés des années 1960, des recherches expérimentales récentes) prouvent que la narration est globalement étrangère à la pratique interactive du coloriage, malgré son efficacité dans quelques cas de book design très élaborés. Il semble que la coexistence de ces deux réalités puisse s’expliquer par la dichotomie hiérarchique toujours présente de descriptio/narratio et son application dans la production imprimée. Tendant à produire davantage du narratif que d’autres formes, les artistes et les éditeurs de livres de coloriage utilisent le récit à la recherche de l’auto-valorisation ou du profit. On peut émettre l’hypothèse que les conceptions basées sur la construction de l’expérience interactive (qui peut être narrative ou non) et non sur l’histoire ou l’image (qui peut être figurative ou non) sont plus efficaces tant du point de vue de la réponse des lecteurs que sur le plan du marché.