12 novembre 2019
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Mohammed El Fakkoussi, « Le merveilleux et le refoulement de la violence : une écriture névrotique du mésocosmos dans Une odeur de mantèque de Mohammed Khaïr-Eddine », ILCEA, ID : 10.4000/ilcea.7805
L’imaginaire constitue un réservoir des productions conscientes et inconscientes psycho-sociales ; il est un miroir où se reflète le fonctionnement archétypal de la culture. Le refoulé, les images oniriques, qui font partie de l’imaginaire d’origine, trouvent leur réplique dans les représentations socioculturelles, notamment dans l’art. Au demeurant, la production littéraire est reléguée à une sphère intermédiaire qu’Ibrahima Sow appelle le « mésocosmos ». Considérée comme épître des désirs ratés et du clivage identitaire, Une odeur de mantèque, œuvre écrite en 1976, est un voyage dans l’imaginaire de l’inculture, une quête délirante des signes amnésiques et une mise en scène du corps. L’embryon entre le réel et l’imaginaire se maintient par le fil de la perception névrotique et du refoulé inopiné. Palimpseste des odeurs répugnantes et chardon du déracinement, cette œuvre est une métamorphose surnaturelle d’un corps meurtri et une mémoire d’outre-tombe. L’écriture devient donc une esthétique de l’inachevé. Ainsi, le mythe de Khaïr-Eddine est d’associer le désir au sein de la mère, la névrose à une vision du monde.