Enjeux esthétiques et éthiques d’une représentation des vies précaires aux États-Unis : l’exemple des documentaires Vacancy et The Other Side

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12 novembre 2021

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Juliette Goursat, « Enjeux esthétiques et éthiques d’une représentation des vies précaires aux États-Unis : l’exemple des documentaires Vacancy et The Other Side », Images re-vues, ID : 10.4000/imagesrevues.10799


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Cet article analyse les enjeux esthétiques et éthiques d’une représentation de la précarité à travers l’exemple de deux documentaires tournés aux États-Unis, Vacancy (2018) d’Alexandra Kandy Longuet et The Other Side (2015) de Roberto Minervini. Malgré leurs différences formelles, ces films recourent à un dispositif de réalisation assez similaire : tout en restant en retrait, les cinéastes se tiennent au plus près de ceux et celles qu’ils filment, cultivent une intimité très forte avec leurs protagonistes et un style qui amènent leurs spectateurs et spectatrices à éprouver physiquement la précarité, à ressentir l’expérience d’une existence précaire. Si le projet de représenter des laissés-pour-compte est louable parce qu’il répond à la nécessité maintes fois évoquée de rendre visibles et audibles des visages et des voix socialement invisibles et étouffées, quelles sont les difficultés éthiques de tels films et comment y font-ils face ? Nous verrons que la précarité, dans ses différentes dimensions, est une notion particulièrement féconde en ce qu’elle permet non seulement de qualifier la vie des principaux protagonistes mais encore d’éclairer ce qui se joue dans le travail du film, tant du côté de la réalisation que de celui de la réception.

This paper analyzes the aesthetic and ethical issues raised by documentaries about people living in poverty and insecurity through the example of two films shot in the United States: Vacancy (2018) by Alexandra Kandy Longuet and The Other Side (2015) by Roberto Minervini. Despite their formal differences, these films share similar approaches to documentation: while cultivating intimacy with their subjects, the filmmakers remain behind the camera and conceal their interactions with the protagonists. Moreover, they find a style that allows their viewers to experience the sensations of the precarious lives of their protagonists by using the tactile possibilities of the film. Films like those of Longuet and Minervini seek to render visible people that the processes and conditions of poverty relentlessly erase. This project is laudable, but what ethical problems are raised by such aesthetic approaches, and how do these documentaries face them? I will show that precariousness is a productive framing concept in that it is a fundamental characteristic of the life of the films’ subjects, as well as marking the production and reception of the two works. 

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