Tadashi Kawamata, Kōichi Kurita, Motoi Yamamoto : des matériaux naturels comme indices de la précarité des liens sociaux

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12 novembre 2021

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Le présent article vise à analyser la façon dont trois artistes japonais contemporains, Tadashi Kawamata, Kōichi Kurita et Motoi Yamamoto, mobilisent des matériaux organiques fragiles (le bois, la terre, le sel), à l’occasion de propositions formelles mettant en jeu la question du lien social entre humains, entre humains et non-humains. Ces pratiques sont motivées par une perception particulièrement précaire et éphémère de l’existence : décès de proches, destruction des sols, catastrophes climatiques et nucléaires, réorganisation systématique des villes. Le matériau, toujours récolté quelque part, est alors moins l’enjeu d’une opération visuelle et symbolique d’esthétisation de la nature, qu’une actualisation d’une forme de structure sociale où humain et non-humain cohabitent. L’analyse de la distribution de l’agentivité permet de mieux situer la pratique de ces artistes au sein des ontologies de Philippe Descola de « l’animisme » et de « l’analogisme », et de les différencier de pratiques occidentales similaires activant le schème « naturaliste » : l’artiste y subit toujours l’agence d’un lieu, d’un matériau, d’un non-humain, et lui comme les spectateurs se trouvent pris dans un tissu de relations où les frontières entre nature et culture n’ont pas cours.

This paper aims to analyse the way three Japanese contemporary artists, namely Tadashi Kawamata, Kōichi Kurita and Motoi Yamamoto, employ fragile organic materials (wood, soil, salt), in formal propositions that question social links between humans and non-humans. These works are motivated by a precarious and ephemeral perception of existence: relatives’ passings, soil’s destruction, nuclear and climatic catastrophes, systematic urban reorganization. The material, always collected somewhere specific, is then less a symbolic and visual operation of nature’s aestheticization than an actualization of a certain social structure where humans and non-humans live together. The analysis of agency’s distribution allows to better situate those works into Philippe Descola’s « ontologies », such as « animism » and « analogism », and to differenciate them from similar Western practices activating a « natularist » scheme: the artist always undergoes the agency of a place, a material, a non-human, as him and viewers are stuck into a relationship network where the frontiers between nature and culture aren’t operating.

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