Les patrimonialisations de l’industrie textile en France entre muséification et valorisation des savoir-faire (xxe-xxie siècle)

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L’industrie textile a bénéficié, depuis la crise économique des années 1970 et 1980 qui a vu la fermeture de très nombreuses usines, d’un mouvement en faveur de sa muséification et de sa patrimonialisation. Cette étude, en s’intéressant à l’apparition de certaines appellations – maison, écomusée, atelier-musée –, entend montrer comment le modèle muséal a pu être interrogé pour conserver un patrimoine matériel – bâtiments et machines – et immatériel – savoir-faire et geste technique. Les quelques exemples choisis témoignent de moments muséographiques dont le plus connu et surtout le plus populaire est celui de l’écomusée, sans que le concept d’origine ne soit toujours mis en œuvre. Le point de vue muséal est complété par celui des entreprises textiles qui perpétuent des outils et des savoirs techniques, en bénéficiant d’autres formes de patrimonialisation : machines classées au titre des monuments historiques et label « Entreprise du patrimoine vivant ».

The economic crisis of the 1970s and 1980s led to the closure of numerous textile factories in France, and since that period the industry has witnessed a movement in favour of its interpretation in museums and its recognition as heritage. This article looks at some of the initiatives which have emerged under various names—‘maison’, eco-museum, workshop-museum—and asks how pertinent the model of the museum is when it comes to preserving a physical heritage of buildings and machines and an intangible heritage of skills and technical gestures. The examples analysed all illustrate particular moments in the general history of museums, the best known and most popular being the eco-museum movement, even though this movement’s original concepts are not always respected. Another museum approach is to be seen in the case of textile companies which seek to perpetuate their tools and their technical know-how, profiting from other forms of heritage recognition, such as the protection of the machines as historic monuments or the awarding of an official label as an ‘entreprise du patrimoine vivant’, a living heritage company.