23 juin 2023
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1630-7305
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Gaël Sutter, « Que peuvent dire des objets industriels d’un artiste ? », In Situ, ID : 10.4000/insitu.38285
Au musée Antoine Bourdelle à Paris, la découverte d’échantillons de tissus teints dans les affaires personnelles de Michel Dufet, gendre d’Antoine Bourdelle, architecte-décorateur puis conservateur du musée avec son épouse Rhodia Dufet-Bourdelle, a permis de reconstituer l’histoire de leur auteur, le chimiste Charles Henri Grosrenaud, grand-père maternel de Michel Dufet et plus largement, de cette famille composée d’ouvriers de l’indiennerie mulhousienne sur plusieurs générations. À partir de ces objets en apparence anodins, le travail de chimiste tinctorial de Grosrenaud a pu être replacé dans le contexte d’émulation du secteur de la chimie des colorants au xixe siècle. Pour ce faire, l’analyse de documents conservés dans trois musées a contribué à redonner vie à la famille Grosrenaud : le fonds Michel Dufet du musée Antoine Bourdelle à Paris, qui compte une collection particulièrement riche de lettres autographes ayant appartenu à Charles Henri Grosrenaud, le musée de l’Impression sur étoffes de Mulhouse (Haut-Rhin), qui conserve des dessins de l’arrière-grand-père de Michel Dufet, dessinateur de manufactures d’indiennes, et le fichier des travailleurs de l’indiennerie alsacienne établi par un universitaire spécialiste de l’industrie textile, et enfin le musée industriel de la Corderie Vallois à Notre-Dame-de-Bondeville (Seine-Maritime), qui a recueilli des registres d’échantillons de tissus produits par les indienneurs de la région rouennaise. Cette étude propose donc des pistes pour la compréhension de l’œuvre de Michel Dufet, encore trop peu étudiée.