1 mars 2024
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2680-4972
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Emma Goacolou et al., « Notre-Dame-de-la-Merci à Trémel (Côtes-d’Armor) », In Situ. Au regard des sciences sociales, ID : 10.4000/insituarss.2498
En juin 2016, un incendie détruit la majeure partie de l’église paroissiale de Trémel (Côtes-d’Armor), entraînant une chaîne de réactions et de solidarités au sein de la communauté des habitants du petit village breton et même bien au-delà. Une fois les mesures d’urgence prises, s’engage un long processus qui conduit à la restauration de l’édifice, achevée en juillet 2022. Une enquête auprès des personnes touchées par cette catastrophe, de près ou de loin, est lancée au printemps 2021, coordonnée par la région Bretagne et un chercheur du CNRS, en lien avec le chantier scientifique de Notre-Dame de Paris. L’étude vise à mettre en lumière les émotions et représentations suscitées par ce drame, mais aussi la manière dont ces dernières se confrontent et rencontrent les logiques administratives et institutionnelles. La construction par les enquêtés du récit du sinistre et de ses suites immédiates ou plus lointaines fait l’objet d’une attention particulière. Il apparaît assez clairement que le choc et le désir de retrouver l’église telle qu’elle était avant l’incendie président à la décision prise par la commune de restaurer son église à l’identique. Ce projet s’accorde avec le cadre réglementaire et déontologique propre aux monuments historiques, mais il est aussi rendu possible par des conditions financières exceptionnellement favorables. Il offre ainsi un point d’observation privilégié sur les mécanismes à l’œuvre du début de l’incendie à l’inauguration de l’église restaurée. Auprès des autres logiques, les émotions jouent un rôle moteur qui renforce ou reconfigure le rapport des Trémelois à l’édifice, dont elles accompagnent la reconstruction symbolique.