19 septembre 2014
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Marie-Josèphe Bonnet, « L’avant-garde, un concept masculin ? », Itinéraires, ID : 10.4000/itineraires.1336
L’avant-garde est peu à peu devenue le nouveau critère d’excellence pour l’art du xxe siècle. Quand on analyse le statut des femmes dans les mouvements d’avant-garde, on découvre qu’elles étaient surtout les épouses et les partenaires des « grands créateurs ». Ainsi, il faut repenser l’articulation entre l’esthétique et le sociologique afin de poser les questions suivantes : comment la notion d’avant-garde (qui se base sur la rupture avec le passé, avec les « pères » et « les maîtres », avec l’art académique) opère-t-elle comme nouveau moyen de marginalisation des femmes au moment même où elles obtiennent un nouveau statut dans la société ? Un tel paradoxe est-il un élément fondateur de l’avant-garde considéré comme une recherche orientée vers la destruction de l’image, de la représentation et de la beauté formelle ? L’avant-garde en vient à disqualifier le « principe créatif féminin » des femmes pour favoriser une notion d’énergie créatrice qui est par essence liée à la virilité.