19 septembre 2014
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William Burgwinkle, « Modèles médiévaux de l’amitié masculine », Itinéraires, ID : 10.4000/itineraires.2201
Quand on lit ce qu’écrit Michel Foucault sur l’amitié, il est facile d’oublier qu’une grande partie de son inspiration et beaucoup de ses sources viennent du bas Moyen Âge. Foucault se fait l’écho de Thomas d’Aquin, de Pierre de Blois et de penseurs stoïciens plus anciens quand il présente l’amitié comme relation complexe avec Dieu et le soi qui discipline le soi tout en donnant accès à des vérités supérieures, d’ordre spirituel et sensuel. Pourtant, cette pensée est à peine visible dans de nombreux textes médiévaux en dehors du domaine théologique. À l’exception du domaine élevé de la romance, au sein duquel les héros évoluent dans l’affection de l’autre, l’amitié peut être une histoire conflictuelle sinon mortelle et le lien qui unit les partenaires ressemble plus souvent à une relation sadique ou masochiste qu’à une relation basée sur une clarté et une réciprocité parfaites. Daurel et Beton offre un exemple émouvant d’un tel texte, un texte qui complique l’idéalisme de Foucault et des théologiens mais offre sa propre version biaisée de la sagesse et de la vérité.