19 février 2018
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Dúnlaith Bird, « Voicing the Vagabonde: Revindications and (Mis)appropriations in Contemporary Francophone Literature », Itinéraires, ID : 10.4000/itineraires.3727
Dans les ordonnances du roi de France à partir du xive siècle, dans les textes légaux et médicaux, et jusque dans les journaux du xxe siècle, les vagabonds restent des êtres sombres et silencieux. D’après le sociologue Jean-François Wagniart, « ils n’écrivent pas et parlent peu » (Wagniart 1999 : 9). La vagabonde, quant à elle, est encore plus méconnue et plus effacée à cause de son genre et de ses débordements sexuels. Souvent associée à la prostitution, détestée et marginalisée, elle est aussi régulièrement effacée des documents officiels. Or, dans les romans autobiographiques de Colette, comme dans les récits de voyage d’Isabelle Eberhardt, la vagabonde resurgit. Les deux auteurs se revendiquent comme vagabondes. Elles cherchent, à travers leurs œuvres d’autobiographie et d’autofiction, à réhabiliter la vagabonde comme égérie féministe, et cherchent à s’approprier sa sexualité débordante. Paradoxalement, ces tentatives textuelles semblent reproduire les modes de représentation et de répression de la vagabonde qu’elles cherchaient à contourner.