26 juillet 2019
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Hervé Tchumkam, « Achille Ngoye et Jean-Roger Essomba : le renouveau du polar africain francophone », Itinéraires, ID : 10.4000/itineraires.5872
Dans l’histoire littéraire africaine, qu’il s’agisse du roman colonial ou du roman de la révolte solitaire, le roman africain a toujours été assimilé au roman réaliste. Cependant, au tournant des années 1980, on a observé dans la production littéraire africaine un tournant significatif marqué par le dépassement du roman réaliste et l’avènement de la fiction policière. Cette transgression des frontières génériques s’est accompagnée de l’émergence de nouvelles thématiques, au rang desquelles l’intrusion dans le roman policier du paranormal et de la sorcellerie. Le présent article se propose de lire Sorcellerie à bout portant (1998) d’Achille Ngoye et Les Lanceurs de foudre (1995) de Jean-Roger Essomba comme deux romans qui renouvellent le genre policier en Afrique francophone. Au moyen d’une lecture qui se situe au point de rencontre entre esthétique et politique, mon objectif sera de montrer comment ces fictions associent polar de l’immigration et paranormal. Je suggérerai finalement que ces romans interrogent la place de l’Afrique et de l’Africain dans le partage du sensible, ouvrant ainsi sur la mise en évidence d’une nouvelle forme de ce que j’appelle Bildungsroman politique propre au contexte africain.