Poésie et discours social dans le rap français et camerounais : Booba, La Fouine, Valsero et Maalhox le Viber

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10 décembre 2021

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Jovensel Ngamaleu, « Poésie et discours social dans le rap français et camerounais : Booba, La Fouine, Valsero et Maalhox le Viber », Itinéraires, ID : 10.4000/itineraires.9022


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Au même titre que d’autres modes d’expression littéraires classiques, le rap se positionne comme un lieu d’énonciation et de dénonciation du malaise individuel et social dans tous ses états. Outre ses ressources esthétiques, poétiques, musicales et visuelles, le rap est révélateur d’un discours social. Ses thématiques s’inspirent des expériences personnelles pour exprimer le collectif. Le présent article envisage d’examiner dans une perspective transculturelle et performative les textes de quatre rappeurs : Booba (« Jimmy »), La Fouine (« Mes repères »), Valsero (« Lettre au Président ») et Maalhox le Viber (« Tu es dedans »). Les deux premiers sont français et les deux autres camerounais. Issus d’un milieu social précaire et ayant chacun vécu directement des situations difficiles (vie d’immigrés, misère, chômage, incarcérations, etc.), ces rappeurs font du rap satirique et auto/socio-thérapeutique. Ils se disent en disant le social au moyen d'une performance rhétorique. Selon eux, la réalité quoique poétisée à bien des égards, doit être (d)énoncée avec crudité ou âpreté pour susciter un changement. Ainsi, les deux rappeurs français mettent en scène un quotidien marqué par la violence et la précarité qui fixe le parcours des immigrés banlieusards. Chez leurs confrères camerounais, il est question de la jeunesse atrophiée/asphyxiée, abandonnée à elle-même avec ses rêves devenus vains à cause d’une caste politique égoïste et individualiste, engluée dans une pratique de la mauvaise gouvernance criante et révoltante (Valsero). Cette jeunesse, en perte de repères, se réfugie dans la débauche sexuelle outrancière (Maalhox le Viber). Peu importent les frontières, le rap est un discours poético-musical qui a recours à des procédés satiriques. À l’instar des écrivains dits engagés, les rappeurs allient les mots et les maux pour faire de leur art un instrument de plaisir et du progrès social.

Like other “traditional” literary modes of expression, rap is a space where all forms of individual and social malaise can be enunciated and denounced. In addition to its aesthetic, poetic, musical and visual resources, rap reveals a social discourse. Its themes are inspired by personal experiences used for collective expression. This article considers the texts of four rappers from a transcultural and performative perspective: Booba (“Jimmy”), La Fouine (“Mes repères”), Valsero (“Lettre au Président”) and Maalhox le Viber (“Tu es dedans”). The first two are French and the other two are Cameroonian. All come from precarious social backgrounds and have directly experienced difficult situations (immigrant life, poverty, unemployment, incarceration, etc.) and their work could be described as satirical and auto/socio-therapeutic rap. They narrate themselves by depicting the social world through a rhetorical performance. According to them, reality, although poetized in many ways, should be submitted to crude and harsh (d)enunciation in order for change to take place. Thus, the two French rappers stage a daily life that is characterized by violence and precariousness, which both set the course for the suburban immigrants. For their Cameroonian colleagues, the focus is on atrophied/asphyxiated youth, who are left to their own devices and whose dreams have become vain because of a selfish political caste and bad governance (Valsero). These youths, lacking reference points, take refuge in the outrageous sexual debauchery (Maalhox le Viber). In both cases, rap is not only a poetic-musical discourse but also one characterized by its use of satire. Rappers, like committed writers, know how to combine words and woes in their art, making it into an instrument at the service of their audience’s pleasure and a tool for social progress.

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