4 mars 2021
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Baptiste Buob, « Capter, transformer, mentir, agir. Quatre jalons d’un cheminement avec le film ethnographique », Images du travail, travail des images, ID : 10.4000/itti.405
Les quatre verbes du titre de cet article témoignent de différents cadres théoriques – que d’aucuns pourraient juger inconciliables – qui ont accompagné chacune de mes enquêtes menées caméra au poing. Partant d’une conception de la démarche cinématographique qui conjugue documentation et création, j’ai été amené à m’intéresser à la singularité du savoir issu de la rencontre entre filmant et filmés – au « mensonge » heuristique qu’elle provoque, selon une acception du terme que j’emprunte à Jean Rouch – et à la spécificité agissante de l’acte filmique en ethnographie. L’engagement somatique propre à l’utilisation d’une caméra étant progressivement devenu le principal aiguillon de ma pratique, je propose au final de considérer que le travail de l’ethnographe-cinéaste, à l’instar de celui des personnes qu’il filme, devrait être principalement guidé par les contraintes et les potentialités de la matière première avec laquelle il entre nécessairement en dialogue.