Vision doctrinale et divisions pratiques

Fiche du document

Date

1 juin 2008

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1156-0428

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2114-2203

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess


Résumé Fr En

Quelle que soit la doctrine de police affichée (proximité et/ou fermenté), la popularité politique (à gauche comme à droite) de la catégorie « violence urbaine » organise depuis plus de 15 ans le face‑à‑face entre les « jeunes des banlieues populaires » et l’institution policière. C’est pourquoi la critique du traitement des émeutes d’octobre‑novembre 2005, doit se focaliser moins sur les méthodes de police que sur les techniques de gouvernement qui, en conférant à l’institution policière la charge de l’encadrement de certaines « populations », s’appliquent à traduire ces expressions en désordre public. La doctrine de « police de proximité » engagée par le gouvernement Jospin entre 1999 et 2002 est, à cet égard, exemplaire : l’orientation de la capacité de contention policière vers les illégalismes populaires à la source (« incivilités ») a « policiarisé » la question sociale et invisibilisé les « grands ensembles » sous le label de « banlieues sensibles », désormais zone d’activité policière prioritaire. Cette réforme de l’institution policière, qui devait permettre à la gauche d’acquérir une crédibilité en matière de lutte contre le « nouveau fléau » et de forger une « nouvelle » police, plus proche des « besoins » des citoyens, a eu des inflexions concrètes sur le traitement de la petite et moyenne délinquance et par conséquent sur l’économie interne des métiers de police.

No matter what official doctrine is used in policing (police on the beat and/or stringency), the political popularity (on both the Left and the Right) of the notion of « urban violence » has for the past 15 years led to a confrontation between « youth in working-class neighbourhoods » and the police. Criticism of the authorities’ handling of the riots in October-November 2005 is usually focused on policing methods; it should rather focus on the Government’s approach. Conferring on the policing institution the task of managing designated « population groups », the Government implied that these groups were centres of disorder. The doctrine of « neighbourhood policing » developed during L. Jospin’s premiership between 1999 and 2002 is exemplary in this respect. Targeting working class illegality as the prime source of anti-social behaviour (« incivilities »), the Government reduced the social question to a mere matter policing. Working class housing estates were labeled « sensitive areas », priority zones for police activity. This reform of police practice gave the Left credibility in the combat against the « new scourge », supposedly bringing about the emergence of a « new police force », closer to citizens’ needs. This had practical consequences in the treatment of minor and fairly serious delinquency, and in the internal economy of the policing profession.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en