20 septembre 2022
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Séverine Durand et al., « Connaissances et expériences ordinaires des dérèglements climatiques », Journal des anthropologues, ID : 10.4000/jda.11675
Documenté et mis en évidence par un savoir expert peu accessible au non spécialiste, le changement climatique est perçu comme un phénomène global, à distance de l’expérience vécue de l’environnement et du temps qu’il fait. A rebours de cette connaissance globale, cet article s’intéresse aux évolutions du climat que les habitants et pratiquants de milieu montagnard (massif des Écrins) identifient et expérimentent par leur biais de leurs pratiques. Il met en évidence des savoirs expérientiels portant certes sur la dimension climatique fortement médiatisée (en particulier, fonte des glaciers, éboulements, etc.) mais également sur tout un pan de conséquences locales peu décrites par ailleurs et portant sur le paysage, la faune, la flore, etc. Intimement liés à la dimension sensible et émotionnelle de la relation de ces pratiquants au milieu, ces savoirs expérientiels les amènent à développer certains bricolages adaptatifs pour ajuster et transformer leurs pratiques. Mais parce que ces évolutions ne sont pas documentées par les sciences du climat, la légitimité de leurs observations n’est pas évidente. Or, l’expérimentation sensible, porteuse d’affects, et la connaissance de ces « dérèglements » tangibles dans un lieu particulier paraissent essentielles pour construire les décisions et l’action politique d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.