3 novembre 2010
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Richard Lauraire, « Les systèmes d’échanges locaux et la valeur », Journal des anthropologues, ID : 10.4000/jda.2263
L’ethnologie des formes et moyens de l’échange dans quelques SEL urbains et ruraux du Languedoc, qui permet d’y repérer les fonctions traditionnelles de la monnaie – équivalent abstrait, réserve ponctuelle de valeur, facilitateur d’échanges multilatéraux – montre que le caractère de localisme, l’effet parodique associé à la « vague » ou au « grains de sel », comme leurs représentations « économiques », empêchent qu’ils soient comparables à la monnaie officielle. La pratique monétaire que ces SEL mettent en œuvre est en effet le plus souvent un jeu avec la règle (de convention) monétaire, plutôt qu’une règle totalement établie. L’usage courant de ces monnaies conventionnelles permet d’identifier l’imaginaire des selistes comme un kaléidoscope combinant des référents innovants (totalement ou partiellement exploités), à mi-chemin entre l’argent, le don et le bénévolat, empruntant à chacun d’eux, les connotations positive et négatives qui leur sont attribuées par la société globale ? Cette construction tire toute son originalité de bricolages locaux réinterprétant les divers apports des sciences humaines spécialisées dans l’échange, une réflexivité qui n’est pas sans lien avec les choix de l’organisation à vouloir se reproduire sur le modèle des organisations dualistes ou des groupes affinitaires repliés sur eux mêmes.