1 juin 2001
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Gilles Boetsch et al., « Photographies anthropologiques et politique des races », Journal des anthropologues, ID : 10.4000/jda.3224
Site d’élaboration d’une politique des races définie par Galliéni, de 1896 à 1905, Madagascar constitue, dans l’histoire coloniale française, un cas atypique. Soucieux de définir des principes de gouvernement applicables à chacune des « races » de l’île, Galliéni instaure un recensement systématique de la population indigène. La pratique de la photographie anthropologique s’insère dans ce dispositif, puisqu’elle est destinée à favoriser l’élaboration de circonscriptions administratives calquées sur la cartographie des « races ». Mais le recensement photographique de ces « races » suppose une théorie anthropologique permettant de les identifier, essentiellement à partir de caractéristiques physiques. Ainsi, en mobilisant les écrits d’anthropologues et de voyageurs du XIXe siècle (repris dans l’histoire officielle de la colonisation), les photographes à Madagascar renforcent les anciennes classifications anthropologiques : loin de construire une cartographie originale des « races », ils en sont réduits à valider des théories racialistes déjà élaborées.