Carnaval, périphérie et colonialité au Brésil

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13 novembre 2020

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Julie Lourau, « Carnaval, périphérie et colonialité au Brésil », Journal des anthropologues, ID : 10.4000/jda.9577


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Le Brésil, en tant qu’ancienne colonie portugaise, garde des mécanismes qui ségréguent et excluent socialement, et cela à partir du critère racial, ce que Quijano a appelé la colonialité. Autre fait notable, le Brésil associe la pauvreté au crime, ou pour mieux dire, il criminalise la pauvreté. Dans cet article nous partons d’une anecdote qui a eu lieu pendant le défilé du carnaval 2017 (que nous appellerons l’analyseur K.) pour analyser les rapports de pouvoir et les tensions raciales à Salvador de Bahia. Nous proposons d’étudier également ce que sont les cultures périphériques et quels types de rapport elles entretiennent avec les politiques publiques. L’analyseur K. dans sa dimension spatiale et politique sera, nous le verrons, en mesure de dénoncer la production d’imaginaire raciste à l’encontre des périphéries. Afin de décoder les mécanismes de (re)production du racisme, nous nous appuierons sur les écrits de Franz Fanon, de Henrique Restier et Osmundo Pinho. Nous utiliserons également le concept de blanchité (Bento), afin de rendre manifeste ce qui est occulté, soit l’identité racialisée dont se revêt la norme : l’identité blanche, justifiée et réaffirmée dans les domaines du micro-social (les relations du quotidien) et du politique (les structures de pouvoir) au Brésil. Ces réflexions nous mèneront à évaluer les effets de la colonialité sur les politiques publiques brésiliennes, plus particulièrement celles liées à la culture, ainsi que les diverses réponses que les acteurs culturels engagés peuvent formuler.

Brazil, as a former Portuguese colony, maintains mechanisms of social segregation and exclusion, based on racial criteria, that Quijano called coloniality. Also notable is that Brazil associates poverty with crime, or, better-said, it criminalizes poverty. In this article, we start from an anecdote that took place during the 2017 carnival parade (identified by us as analyser K.) to analyse power relations and racial tensions in Salvador da Bahia. We also propose to study peripheral cultures and their types of relationships with public policies. Analyzer K., in its spatial and political dimensions, serves to denounce the production of a racist imaginary toward the peripheries. In order to decode the mechanisms behind the (re)production of racism, we rely on the writings of Franz Fanon, Henrique Restier and Osmundo Pinho. We also use the concept of whiteness (Bento), in order to manifest what is invisible, namely, the racialized identity of the norm: a white identity, justified and reaffirmed in microsocial domains (daily relations) and the political domain (power structures) in Brazil. These reflections will lead us to evaluate the effects of coloniality on Brazilian policies, especially those related to culture, as well as the various responses of engaged cultural actors.

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