Les funérailles charognardes. Homicide, cannibalisme et sacrifice humain pour les Yurakaré (Amazonie bolivienne)

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1 janvier 2016

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Vincent Hirtzel, « Les funérailles charognardes. Homicide, cannibalisme et sacrifice humain pour les Yurakaré (Amazonie bolivienne) », Journal de la société des américanistes, ID : 10.4000/jsa.12876


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Résumé Fr Es En

Dans les sociétés des basses terres d’Amérique du Sud, les rapports entre le guerrier meurtrier et sa victime ont été interprétés principalement comme l’expression d’une logique cannibale d’incorporation du point de vue de l’autre en tant qu’ennemi. À partir de matériaux yurakaré, complétés par des données provenant du piémont andin, l’article expose une autre interprétation à côté de ce modèle maintenant traditionnel. Associé à une palingénésie de la victime en un oiseau charognard et mobilisant la figure de l’autocannibalisme, le traitement yurakaré de l’homicide implique une dimension circulaire qui renvoie, en dernière instance, à la figure historique d’un souverain andin (en particulier l’Inca) qui exécute ses sujets rebelles. L’analyse met en lumière une transformation du cannibalisme amazonien qui constitue une critique piémontaise de ce type de sacrifice humain et entend ainsi contribuer à une théorie générale de la guerre, du cannibalisme et du sacrifice en Amérique du Sud, au-delà de la division académique entre hautes terres et basses terres.

En las sociedades de tierras bajas de Sur América, los vínculos entre el guerrero homicida y su víctima han sido interpretados como la expresión de una lógica caníbal de absorción del punto de vista del otro como enemigo. A partir de material yurakaré, y otras informaciones procedentes del piedemonte andino, este artículo presenta otra interpretación al lado de este modelo ya tradicional. Asociado a una palingenesia de la víctima en un ave carroñera, y convocando la figura del auto-canibalismo, el tratamiento yurakaré del homicidio implica una dimensión circular que remite últimamente a la figura histórica de un soberano andino (en particular el Inca) quien ejecuta sus sujetos rebeldes. El análisis desvela una transformación del canibalismo amazónico que constituye una crítica de este tipo de sacrificio humano y procura contribuir así a la elaboración de una teoría general de las relaciones entre guerra, canibalismo y sacrificio en América del Sur, más allá de la división académica entre tierras altas y tierras bajas.

In the indigenous societies of the South American Lowlands, the relationship between the homicidal warrior and his victim has been interpreted mainly as an expression of a « cannibalistic logic » of incorporation of the enemy’s point of view. On the basis of Yurakaré materials and other data from the Andean foothills, this article offers an alternative to this now traditional model. The Yurakaré approach to homicide focuses on the palingenesis of the victim as a carrion bird that eats its own corpse, a circularity which can be linked in the last resort to a historically grounded representation of a powerful Andean sovereign (particularly the Inca) executing his rebellious subjects. This study reveals a transformation of the Amazonian cannibalism which is also a Foothill critique of this kind of human sacrifice and is intended to contribute to a general theory of war, cannibalism and sacrifice in South America, beyond the academic frontier dividing highlands and lowlands.

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