La maison aux esprits : configurations spatiales, pluralité religieuse et syncrétismes dans l’espace domestique afro-cubain

Fiche du document

Date

15 juin 2018

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0037-9174

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1957-7842

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Katerina Kerestetzi, « La maison aux esprits : configurations spatiales, pluralité religieuse et syncrétismes dans l’espace domestique afro-cubain », Journal de la société des américanistes, ID : 10.4000/jsa.15667


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

Cet article propose une réflexion sur le rôle de la spatialité dans la construction de la pluralité religieuse afro-cubaine. La question au cœur de sa problématique est la suivante : comment plusieurs religions peuvent coexister au sein d’un même espace et, surtout, comment l’espace permet à la pluralité religieuse de s’exprimer ? À Cuba, en dépit de plus d’un demi-siècle de régime communiste, catholiques, protestants, pratiquants des religions afro-cubaines se rencontrent à tous les niveaux de la société cubaine et dans tous les lieux. Mais ce qui rend le cas cubain également intéressant est que la pluralité religieuse se loge souvent au sein même de la maisonnée, dans laquelle ce sont parfois tous les membres qui pratiquent une religion différente. Ces maisons abritent généralement une vaste gamme d’objets rituels qui peuvent appartenir à des univers forts différents – chaudrons du palo monte recouverts de sang, statues et icônes de saints catholiques, effigies de la santería… Comment l’espace domestique est-il aménagé en espace rituel ? Selon quelles logiques rituelles et réflexives ? Comment est-il partagé, compartimenté afin de répondre aux exigences des différents cultes, souvent antinomiques ? Les objets rituels présents dans une maison sont perçus par les pratiquants comme de véritables incarnations des dieux et des esprits, dotées d’intentionnalité, de personnalité et de préférences. De même qu’il existe des possibilités de symbiose, il existe aussi des agencements contre-productifs qui requièrent une grande inventivité rituelle ou un usage ingénieux de l’espace. En outre, les ménages cubains de spiritualité mixte sont le siège d’une intense ritualité, celle du quotidien mais aussi celle des cérémonies collectives qui rassemblent l’ensemble de la communauté. L’étude de l’inscription topographique de cette ritualité au sein de l’espace domestique révèlera les interactions et les tensions entre les différentes pratiques religieuses, ainsi que les micro-ajustements nécessaires et créatifs qui leur permettent de coexister au sein d’un espace partagé.

This article proposes an examination of the role of spatiality in the construction of Afro-Cuban religious plurality. The question at the heart of its problematic is the following: how can different religions coexist within the same space, and, especially, how can space enable the expression of religious plurality? In Cuba, Catholics, Protestants, and practitioners of Afro-Cuban religions meet everywhere and at all levels of society despite over half a century of communist rule. But what makes the Cuban case particularly interesting is that religious plurality is often found within a single household, which can accommodate as many religions as there are family members. Such homes generally house a wide range of ritual objects belonging to different religious worlds, such as blood-covered Palo Monte pots; statues and icons of Catholic saints; and effigies of Santería’s deities. How is the domestic space transformed into a ritual one? What are the ritual, cosmological, and reflexive logics enabling such a transformation? How is the household arranged and divided? How are the different religious objects displayed in order to respect the needs and conceptions of each of the various, and often contradictory, religious philosophies? Representing more than just things, Afro-Cuban ritual artifacts are seen by practitioners as true incarnations of gods and spirits, imbued with agency, personality, and preferences. Just as there are opportunities for symbiosis, there are also counterproductive layouts requiring considerable ritual inventiveness and clever use of space. This article will reveal an ecology of ritual objects. Moreover, Cuban households of mixed spirituality are centers of intense rituality. By rituality I am referring to private ritual actions performed on a daily basis but also to the collective ceremonies that bring together the whole religious community. The study of the topographical inscription of this rituality within the domestic space highlights the interactions and tensions between different religious practices as well as the necessary and creative micro-adjustments that allow them to coexist within a shared space.

Este artículo propone una reflexión sobre el papel de la espacialidad en la construcción de la pluralidad religiosa afrocubana. La pregunta en el corazón de su problemática es la siguiente: ¿Cómo varias religiones pueden coexistir en el mismo espacio y, sobre todo, cómo el espacio permite a la pluralidad religiosa de expresarse? En Cuba, a pesar de más de medio siglo de gobierno comunista, los católicos, los protestantes y los practicantes de las religiones afrocubanas se encuentran en todos los niveles de la sociedad y en todo lugar. Pero lo que hace el caso cubano también interesante es que la pluralidad religiosa se encuentra a menudo en la misma casa donde, a veces, cada miembro de la familia pratica una religión diferente. Estas casas abrigan por lo general una amplia gama de objetos rituales que pueden pertenecer a universos muy diferentes: cazuelas de palo monte cubiertas de sangre, estatuas e imágenes de santos católicos, efigies de santería… ¿Cómo el espacio doméstico se convierte en un espacio ritual? De acuerdo con cuales lógicas rituales y reflexivas? ¿Cómo se comparte y se reparte para satisfacer las necesidades y las lógicas de los diversos cultos, a menudo contradictorias? Los objetos rituales presentes en una casa son vistos por los practicantes como verdaderas encarnaciones de dioses y de espíritus, con intencionalidad, personalidad y preferencias. Al igual que hay posibilidades de simbiosis, también existen configuraciones contra-productivas que requieren una gran inventiva y un uso ingenioso del espacio. Además, los hogares cubanos de espiritualidad mixta son el lugar de una intensa ritualidad, del cuotidiano, pero también de las ceremonias colectivas que reúnen a toda la comunidad. El estudio de la inscripción topográfica de esta ritualidad en el espacio doméstico revelerá las interacciones y las tensiones entre las diferentes prácticas religiosas y los microajustes necesarios y creativos que les permitan coexistir en un espacio compartido.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en