30 juillet 2018
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Kristina Wirtz, « Materializations of oricha voice through divinations in Cuban Santería », Journal de la société des américanistes, ID : 10.4000/jsa.15808
Dans cet essai, j’explore la manière dont la voix des (divinités) oricha est produite par des pratiques de la santería cubaine qui rendent le discours des oricha audible, significatif et apte à être cité. Dans l’ordre sémiotique régissant la pratique religieuse populaire cubaine, les corps humains et certains objets peuvent être « activés » comme des instruments de la parole des oricha. Des objets de divination, tels que les cauris, sont considérés comme la « langue » des oricha à travers laquelle les divinités et les esprits des morts parlent tout aussi sûrement que lorsqu’ils possèdent un adepte ou lorsqu’ils transmettent un message à travers un médium humain. Les voix des oricha émergent le plus distinctement dans les divinations et les discours de possession, quoique j’affirme que les processus matériels qui les produisent dépassent ces moments rituels spécifiques et que les orichas peuvent également parler en dehors des configurations rituelles qui les suscitent. L’analyse montre que l’approche de la voix en tant que phénomène matériel, sensible et physique devient également le marqueur d’une personnalité sociale, d’une force agissante et même d’une individualité biographique. Je retrace les qualia (qualités) des matériaux eux-mêmes ainsi que des matériaux dans les flux des substances et des interconversions entre les objets, contribuant chacun avec leurs propres affordances. J’affirme donc l’importance centrale de la transduction ou de la conversion des signaux à travers les médias, et l’équilibrage (equilibration) ou l’émergence des équivalences dans la production de la voix des oricha.