9 juillet 2020
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Guilherme Orlandini Heurich, « Broken words, furious wasps. How should we translate the sonic materiality of Araweté ritual singing? », Journal de la société des américanistes, ID : 10.4000/jsa.18302
Dans le répertoire des chants rituels araweté, l’interprétation des chants oporahẽ est un exercice de minimisation de la signification référentielle sans suppression réelle des sons de la langue. Ces chants sont interprétés de manière à diviser les mots en syllabes, lesquelles sont recombinées pour former des mots inhabituels et « sans signification ». En d’autres termes, une bonne partie du « sens » de ces chants ne se trouve pas dans ce à quoi ils font référence – la signification référentielle n’est pas leur centre d’intérêt. En examinant les effets de ce déplacement de syllabes dans l’interprétation et dans la transcription des chants araweté, cet article aborde le rôle de la traduction dans la pratique anthropologique lorsque le sens référentiel est difficile d’accès. Suivant des approches récentes en anthropologie linguistique, l’article montre que l’attention portée à la matérialité du son et de la voix dans les chants rituels araweté fournit un cadre pour comprendre la performance et la traduction des chants en Amazonie.