27 mars 2017
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Anne-Sylvie Malbrancke, « Dix commandements mais pas de Dieu : christianisme et changement socioculturel chez les Baruya de Papouasie Nouvelle-Guinée », Journal de la société des océanistes, ID : 10.4000/jso.7502
L’anthropologie du christianisme en Mélanésie a récemment permis d’enrichir les théories du changement social en prônant une approche centrée principalement autour du concept de rupture. Riche analytiquement, cette perspective doit cependant être nuancée pour envisager des situations où le christianisme est un idiome qui, loin de rompre avec des valeurs morales indigènes, les renforce. Parmi les Baruya de Nouvelle-Guinée, une perception indigène séculière de la religion chrétienne supplante et informe le contenu théologique chrétien, qui ne transforme pas radicalement la hiérarchie locale des valeurs morales. Ce sont des orientations traditionnelles relatives aux relations entre les sexes et à la stratification sociale qui informent l’utilisation de métaphores religieuses, employées comme justification moderne de comportements traditionnels. Le concept de structure de conjonctures permet d’articuler les modèles de rupture et ceux prônant la continuité dans le changement.