13 mars 2018
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0765-0590
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2264-1459
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Laurent Calvié, « La philologie classique et l’apprentissage de la lecture intelligente », Kentron, ID : 10.4000/kentron.1461
Le présent article ne vise pas à justifier la place des sciences de l’Antiquité dans l’Université française au nom de leur intérêt propre, qui est évidemment fonction de l’importance de la culture classique dans l’histoire du monde. Ces sciences théoriques sont ici considérées indirectement, comme les auxiliaires indispensables d’une discipline pratique qui a une valeur plus universelle encore : la philologie classique. Une tradition vieille de plus de deux mille ans a en effet confié l’enseignement de la lecture experte et de la compréhension des textes à cette discipline éminemment pédagogique, qui paraît aujourd’hui encore plus propre que toute autre à la formation de l’esprit critique et de l’esprit de finesse. De ce point de vue, au moins, les sciences de l’Antiquité sont donc indispensables : elles sont en effet seules à même de procurer à cette enseignante de lente lecture les matériaux et les méthodes permettant aux philologues de former des professeurs des écoles et des enseignants de lettres dignes de ce nom et à ces maîtres de prodiguer l’enseignement de la lecture intelligente dans les lycées, les collèges et les écoles primaires. Attenter au développement des sciences de l’Antiquité et de la philologie classique dans l’Université française, c’est donc tout simplement saper les fondements du système éducatif tout entier et faire de nos enfants, non point des citoyens lucides, critiques et intelligents, mais de simples caisses enregistreuses.