16 mars 2018
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0765-0590
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2264-1459
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Michelle Lacore, « Archéologie de l’utopie », Kentron, ID : 10.4000/kentron.1597
La « propension à l’utopie », l’aspiration à une société idéale, préservée de tout manque et de tout conflit, où la mort elle-même est adoucie, a marqué de son empreinte la poésie du haut archaïsme grec. La fluidité des mythes estompe parfois la distinction entre cette aspiration à un futur possible et le retour vers l’irréalité absolue de l’âge d’or ou bien l’évocation d’un au-delà de toute façon inaccessible aux hommes de l’âge de fer, l’âge contemporain des poètes ; pourtant c’est bien un vrai questionnement sur la possibilité d’une communauté humaine harmonieuse, inséparable de la forme de la cité, que nous offrent vers le VIIIe siècle avant J.-C. Homère et Hésiode. Les deux textes fondamentaux, Odyssée, 19, 108-114 et Les travaux et les jours, 225-237, définissent la dimension politique de la vie humaine comme le cadre de la véritable utopie, bien loin du mythe du bon sauvage, et affirment le lien fondateur de l’utopie entre justice et prospérité.