17 décembre 2021
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Marianne Béraud, « Esclaves en jeux dans l’Antiquité romaine. Les pratiques ludiques du monde servile entre normes et transgression », Kentron, ID : 10.4000/kentron.4659
Parent pauvre de l’historiographie marxiste sur l’esclavage, la pratique du jeu dans la sphère servile invite à interroger les normes et les transgressions qui régissent les activités ludiques. Le droit pour un esclave de jouer est normé par un cadre légal définissant qui peut jouer, avec qui et à quels jeux. Cette armature juridique doit prémunir les maîtres contre les pertes financières occasionnées par les jeux de hasard et d’argent affectionnés de leurs esclaves. Loin d’être interdits de jeux, les esclaves développent des ludi et une temporalité du jeu qui leur sont propres. Situé à la croisée entre la détente oisive et la profession servile de joueur, le jeu d’esclaves oscille entre normativité, interdit de la transgression et « transgression normée » – permission du jeu d’ordinaire interdit dans certains contextes – des pratiques ludiques.