16 octobre 2012
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Irini-Despina Papaikonomou et al., « Du placenta aux figues sèches : mobilier funéraire et votif à Thasos », Kernos, ID : 10.4000/kernos.1779
Deux figurines en terre cuite découvertes à Thasos, l’une votive, l’autre funéraire, nous conduisent, par leur ambiguïté,à se demander si les artisans ont donné une forme plastique au placenta humain alors même que les organes internes du corps ne sont presque jamais représentés. L’observation anatomique de l’« organe » comparée aux sources littéraires, médicales, épigraphiques et archéologiques offre des arguments valables pour appuyer l’hypothèse qu’il n’en a existé que des figurations indirectes, opérées à travers des métaphores imagées, selon le mode connu en anthropologie de l’image grecque. Les figurines en mettant le placenta humain sur la même échelle que les fruits, les céréales, les gâteaux et l’enfant, tous pensés comme relevant d’un processus de cuisson correspondant à la vie civilisée, nous permettent de saisir des éléments essentiels autour desquels la cité se structure et font de cet organe un symbole de la fécondité. Aussi, le placenta devient-il fruit offert à Déméter, gâteau associé à la naissance pour Artémis ou signe des rites de passage de la jeune fille destinée à procréer des enfants légitimes.