5 décembre 2018
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Anagnostou‑Laoutides Eva et al., « Herodotus on Sacred Marriage and Sacred Prostitution at Babylon », Kernos, ID : 10.4000/kernos.2653
L’article opère une comparaison entre la représentation du « mariage sacré » et de la « prostitution sacrée » telle que la livre Hérodote et les développements de Xénophon, Diodore et Strabon qui peuvent lui être comparés. La représentation du rituel du « mariage sacré » dans les sources proche-orientales renvoie à une coutume ancienne destinée à induire des épiphanies divines, mais il s’agit également d’un puissant instrument politique que des dynastes plus récents ont utilisé pour établir ou asseoir leur légitimité. De plus, l’appréciation, par Xénophon, de la faveur divine que les souverains orientaux mobilisaient et du symbolisme auquel ils recouraient laisse entendre que les Grecs n’ignoraient ni ne rejetaient de telles coutumes. En tenant compte des interprétations qui doutent de l’existence effective de la « prostitution sacrée » dans l’antiquité et soulignent la mauvaise lecture du texte d’Hérodote par des auteurs romains plus tardifs imbus de l’orientalisme de leur temps, l’article prétend qu’Hérodote ne critique pas les Babyloniens en rapportant la fameuse exigence faite aux femmes de se prostituer une fois dans leur vie. Une lecture serrée du texte suggère qu’Hérodote était surtout soucieux de souligner les préjugés religieux, indépendamment de l’origine ethnique de ceux qui accomplissaient les rites.