31 janvier 2022
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Yulia Ustinova, « “The Story of a New Name”: Cultic innovation in Greek cities of the Black Sea and the northern Aegean area », Kernos, ID : 10.4000/kernos.3875
Les liens solides qui unissent les cultes des apoikiai et des metropoleis ont depuis longtemps été reconnus comme essentiels à l’élaboration de l’identité grecque des colons. De plus, il est devenu manifeste que l’univers mental de la population d’une colonie est conditionné par l’amalgame des identités grecque et indigène. Plusieurs grands cultes dans le nord de l’Égée et en Mer Noire, comme à Abdère, Odessos, Olbia, Chersonnèse, ou au Bosphore cimmérien, affichent à la fois des composantes grecques et locales, de nature et d’importance variables selon les lieux. L’appropriation de dieux indigènes peut enfin être considérée comme partie intégrante de l’appropriation du territoire local et de ses traditions. Tant l’adaptation des dieux helléniques à un contexte neuf que le culte des dieux locaux commencent à une époque ancienne, et ils s’avèrent un puissant mécanisme cognitif pour établir des liens viables à l’environnement, pour forger les relations entre divers groupes ethniques, ou pour façonner l’image que la population se fait d’elle-même ainsi que l’identité communautaire. Les nouveautés cultuelles s’expriment le plus souvent par une nouvelle dénomination des dieux, ou l’adaptation de leurs épithètes, de façon à mettre en évidence la transformation de leur nature et de leurs fonctions.